Transvalor et CentraleSupélec signent officiellement le lancement de leur nouvelle Chaire de Recherche sur l'Intelligence Artificielle (IA) pour la simulation de procédés de mise en forme des matériaux. En étroite collaboration avec l'industrie, cette chaire vise à valoriser les travaux des étudiants et chercheurs en proposant des méthodes innovantes pour la simulation numérique. Dans une interview exclusive, Frédéric Magoulès, spécialiste d'analyse appliquée et membre actif de cette chaire, partage son apport précieux ainsi que les défis auxquels ils font face dans le développement de solutions technologiques basées sur l'IA pour l'industrie manufacturière. Découvrez comment cette collaboration de quatre ans vise à révolutionner la simulation numérique, concrétiser l'industrie 4.0 et le jumeau numérique dans le quotidien des entreprises, et ouvre de nouvelles opportunités pour l'innovation et la transformation de l'industrie.

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CentraleSupélec est à l’honneur puisque vous venez récemment de dispenser la leçon inaugurale de la chaire de recherche sur l’Intelligence Artificielle pour la simulation de procédés de mise en forme des matériaux. Quel est précisément votre apport ?

Je suis spécialiste d’analyse appliquée, plus précisément en analyse numérique. Mon activité consiste à proposer de nouvelles approches pour la simulation de problèmes physiques, posés sous la forme d’un modèle mathématique. Au cours de ma carrière, mes contributions ont couvert des aspects liés à la modélisation, la simulation, l’optimisation et la science des données.

 

Quel est le rôle de la chaire de recherche industrielle dans la valorisation des travaux des étudiants et chercheurs de CentraleSupélec ?

Cette chaire de recherche joue un rôle important dans la valorisation des travaux de recherches. Elle permet grâce à l’étroite collaboration avec les chercheurs issus de l’industrie de mieux cerner les problématiques et les solutions sur lesquels ils travaillent depuis des décennies. Ceci permet de proposer des méthodes innovantes pour la simulation numérique, et favorise naturellement la confrontation de ces méthodes sur des applications industrielles, augmentant la dissémination et l’impact de ces travaux de recherche dans la communauté.

 

Comment la participation de CentraleSupélec à cette chaire de recherche industrielle dédiée à l'IA pourrait-elle bénéficier à l'industrie manufacturière en termes d'applications concrètes et d'innovations technologiques ?

C’est en effet le sens de notre activité. Collaborer avec l’industrie a pour objectif principal de transformer les inventions mathématiques et informatiques en innovations technologiques. Les techniques d’IA envisagée permettront notamment d’améliorer la

 

Quels sont les projets spécifiques sur lesquels vous travaillez dans le cadre de cette chaire de recherche industrielle dédiée à l'IA ?

La chaire couvre les nombreuses thématiques liées au jumeau numérique, allant de l’analyse numérique, des statistiques, à la science des données. Par exemple, la construction d’un modèle alternatif, par rapport au modèle mathématique initial, permet de

 

Comment envisagez-vous d'intégrer les méthodes innovantes développées par la chaire dans des applications industrielles concrètes ?

L’intégration de méthodes innovantes dans des applications industrielles concrètes s’effectuera dans un premier temps au sein de logiciels autonomes développés dans le cadre de ce partenariat, et dans un deuxième temps dans les logiciels industriels commercialisés. Sur ces points encore, l’étroite collaboration entre chercheurs académiques et industriels est primordiale.

 

Quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confrontés dans le développement de solutions technologiques basées sur l'IA pour l'industrie manufacturière ?

Le problème physique, posé sous la forme d’un modèle mathématique, traduisant les nombreux comportements des matériaux, conduit lors de la simulation numérique à des temps de calcul très longs. La réduction du temps est donc le principal défi, que ce soit par des approches consistant à définir de nouvelles méthodes, ou par des simplifications du modèle mathématique, tout en garantissant la qualité de celui-ci. Compte tenu de la quantité de données générées par la simulation numérique, le dépouillement de ces données est également un défi.

 

En conclusion, quelle vision avez-vous pour l'avenir de l'industrie manufacturière grâce à l'intégration de l'intelligence artificielle et des simulations numériques avancées ?

L’automatisation est la première application de l’intelligence artificielle dans les entreprises. Dans l’industrie manufacturière l’intelligence artificielle favorisera sans nul doute l’automatisation des tâches telles que le dépouillement de données et par suite la prise de décision rapide, comme pour le design de la fabrication des pièces. Mais l’intelligence artificielle permettra également, avec des simulations numériques avancées, l’élaboration de jumeaux numériques lesquels conduiront à une meilleure compréhension de certains phénomènes complexes, jusqu’alors mal connus. Ceci se traduira inévitablement par un changement profond dans l'industrie manufacturière, mais lequel, c’est là une autre histoire.

 

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Signature de la Chaire industrielle à CentraleSupélec le 2 juin 2023